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Un Sussu récompensé : Serge Dautrif ou quand la faim d'entreprendre conduit une carrière !

Portraits

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24/11/2022

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Serge Dautrif (1992) vient de recevoir une distinction remarquable par le magazine Business Worldwide : « CEO le plus innovant de l’année 2022 dans l’industrie des plateformes collaboratives »

Quand la faim d’entreprendre conduit une carrière


Ambition illimitée, goût du risque, du voyage, de la découverte, sens de l’aventure… Comment décrire le parcours de cet Ingénieur diplômé de l'ESME mieux qu’en détaillant les temps forts de sa carrière aux moults rebondissements ? Entretien avec Serge.



Serge, quels ont été les moteurs, les éléments déterminants de votre parcours pour le moins rythmé ?

Mon projet professionnel s’est dessiné pendant que j’étais à l’ESME. Pour gagner de l’argent et payer mes études, j’avais des petits boulots chez Mc Donald’s, mais aussi au Club Med, où j’ai rencontré la personne qui s’occupait de la gestion des risques chez Cegelec et qui m’a proposé un stage. Voilà comment j’ai découvert le secteur du pétrole. Pendant ma deuxième année à l’école, je faisais beaucoup d’arts martiaux. J’ai proposé à Cegelec de payer mon voyage en Asie dans le cadre d’un stage sur place. Banco. Ils m’ont envoyé à Java, pendant un mois et demi, pour seconder le chef de projet sur la construction d’une plateforme pétrolière. La suite est une question d’opportunité. J’ai été amené à assurer un interim avec de fortes responsabilités.

Qu’avez-vous appris lors de cette expérience ?

A l’époque, je n’étais quasiment jamais sorti de France et soudain, j’ai découvert à la fois l’international, le secteur pétrolier et le métier d’ingénieur. Rendez-vous compte, je me retrouvais à porter la responsabilité d’une équipe de 60 personnes, alors que je ne connaissais aucun mot technique. C’est ce que j’appelle un plongeon dans le grand bain ! Evidemment, j’ai beaucoup aimé et cela m’a convaincu de commencer ma carrière dans ce secteur. A la fin de mes études, je disposais de bonnes recommandations et me suis immédiatement mis à chercher un job dans le pétrole, avec des responsabilités de management et avec une dimension internationale. Et c’était parti pour des missions en Angola, au Nigéria et ailleurs… J’ai adoré cette vie.

Après ce début de carrière vient le retour à la formation, déjà…

Oui je souhaitais faire un MBA et ai intégré HEC en janvier 1998. Je voulais à l’époque entrer à la Banque Mondiale. Avant de réaliser que l’environnement ne me convenait finalement pas, avec un fort écart entre la mission et la réalité, d’autant que le poste qui m’était proposé était à Washington, alors que je voulais repartir dans un pays en développement. J’ai donc passé des entretiens dans les banques d’affaires et cabinets de consulting, puis décroché un poste chez Gemini Consulting. J’aimais le côté humain, le fait qu’ils soient à la recherche de gens avec de la personnalité, loin des cabinets aseptisés. Toutes les personnes que j’ai vues lors des entretiens m’ont impressionné et donné envie de travailler pour eux.

Un élément est alors venu vous donner envie d’un nouveau souffle, une fois de plus…

Je me suis aperçu qu’il y avait quelque chose qui se passait avec internet. Je m’y suis donc formé et ai ramené avec moi cette compétence en France, où j’ai participé au lancement d'une practice qui avait vocation à proposer des services auprès des places de marché sur des verticaux sectoriels.

Pourquoi avoir quitté Gemini, en 2004 ?

Parce que l’éclatement de la bulle internet avait un peu changé notre métier. De plus je souhaitais me lancer dans l’entrepreunariat. Je savais vendre du conseil, j’avais une équipe, et un client, Total, était prêt à me suivre. C’est comme cela que j’ai démarré mon entreprise. En 2012, je vis un nouveau tournant, en découvrant lors d’un voyage aux Etats-Unis les derniers progrès en matière d’intelligence artificielle ainsi que la méthodologie OKR (objectives and key results), qui va résoudre le problème du management par objectif. Je décide donc de me lancer dans la tech et de démarrer mon entreprise Synapscore, en juin 2014. Nous levons 1M€ en 2017 et recrutons une équipe. Le succès est rapide auprès d’entreprises internationales de taille.

Dans quelle mesure la crise du Covid a-t-elle impacté la suite de cette aventure ?

La crise sanitaire a été un tournant important, puisque notre activité de service est tombée à zéro, alors qu’elle représentait 80 % de notre chiffre d'affaire. Dans le même temps, ma prochaine levée de fonds était repoussée. En réaction, nous avons décidé d’arrêter le conseil et de ne faire que de la tech, en augmentant nos investissements dans la technologie. Stratégie qui s’est avérée payante.

Serge, ce parcours passionnant ressemble trait pour trait à une belle success story. Avez-vous toutefois des regrets lorsque vous vous retournez sur le passé ?

Si j’avais monté Synapscore aux USA, l’histoire serait très différente. Lever de l’argent en France est tellement compliqué… Là-bas, nous aurions peut-être eu 10, 20, 30 fois plus, et aurions pu nous développer beaucoup plus vite. Mais nos ambitions restent intactes, d’autant que si nous sommes très petits, nous avons incontestablement le meilleur produit. A suivre donc.

Retrouvez l'article de BW parlant de Serge et de son entreprise (but in English)

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