Petit déjeuner IESF IdF : les perturbateurs endocriniens

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PETIT-DEJEUNER DE LA SCIENCE ET DE l'INNOVATION

Les perturbateurs endocriniens 

et la pollution de l’environnement

Avec Philippe Bouchard de l'Académie nationale de médecine

L’humanité est exposée à de multiples toxiques aux effets successifs, et additifs. Cette pollution est parfois visible comme le smog de Pékin ou de Londres, les catastrophes de Bhopal ou de Seveso, ou bien invisible comme les pesticides, insecticides, phtalates, solvants…
Le rôle de cette pollution sur la santé est considérable et coûteux : infertilité, troubles cognitifs, cancers, diabète, obésité. Leur coût annuel est estimé chaque année à environ 200 millions d’euros pour les pays de l’Union européenne.
Après Theodora Colborn, le terme de perturbateurs endocriniens s’est imposé parce qu’un certain nombre de ces toxiques ont une signalisation identique aux hormones classiques : récepteurs hormonaux, enzymes… Plus récemment, il a été constaté, à l’instar de la toxicité du DES, que les effets de ces toxiques pouvaient être transgénérationnels via des mécanismes épigénétiques.
On qualifie d’exposome la totalité de l’exposition d’un individu. De plus, il a également été montré que les effets biologiques nocifs peuvent s’exercer à faible dose, sans respecter les courbes dose-réponse classiques. Enfin, les effets peuvent s’additionner (effet cocktail) et avoir des effets retardés comme l’avait décrit David Barker avec le concept de DOHaD (Developmental Origin of Health and Disease). Aujourd’hui, il apparaît que la liste des produits toxiques augmente tous les jours et que le mécanisme de la toxicité dépasse largement les voies de signalisation des hormones, comme par exemple la toxicité du plomb, responsable de centaines de milliers de décès annuels aux Etats-Unis, ou le cadmium… Il apparaît donc nécessaire de requalifier cette toxicité de pollution environnementale, plutôt que de perturbation endocrinienne, dont la terminologie est très réductrice.
Pour contrer cette pollution qui s’étend en raison du très grand nombre de produits chimiques nouveaux apparaissant sur le marché, il est indispensable de poursuivre les études épidémiologiques pour dépister les effet toxiques et d’avoir recours au big data pour dépister les conséquences des effets toxiques inconnus jusqu’à présent, d’établir une liste des produits à action toxique avérée ou potentielle, de tenter de mettre au point des tests d’analyse en batterie de tous les effets hormonaux connus, via les récepteurs nucléaires ou via d’autres voies enzymatiques ou métaboliques, et surtout de ne pas s’en tenir aux données des analyses pharmacologiques traditionnelles, enfin il convient de protéger à tout prix les sujets les plus sensibles : les femmes enceintes et les enfants.

 
Philippe Bouchard est professeur d’endocrinologie à l’hôpital Bicêtre, puis chef de service (département d’endocrinologie, gynécologie et obstétrique) à l’hôpital Saint-Antoine jusqu’en 2012, professeur émérite de médecine de l’université Pierre et Marie Curie (UPMC-Paris ­6), membre de l’Académie nationale de médecine, président de la Société européenne d’endocrinologie (ESE) jusqu’en 2015, ancien président de la Société française d’endocrinologie (SFE), de la Société européenne de gynécologie (ESG), de la Société française de médecine reproductive (SFMR), consultant en endocrinologie pour le Population Council (New York), docteur honoris causa de l’université de Liège, et auteur de 400 publications liées à l’endocrinologie gynécologique et à la génétique.

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Les Petits-déjeuners de la science et de l’innovation donnent la parole à l’industrie et à la recherche, qui font le point sur une innovation technologique susceptible d’avoir un impact fort sur nos économies et nos sociétés.

Coorganisés par l'Association française pour l'avancement des sciences, la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, l'Association des anciens et amis du CNRS et la Société des ingénieurs et scientifiques de France (Ile-de-France).


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