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Le Réseau, pour se renseigner et éviter les mauvaises surprises

Carrière

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11.12.2025

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Les conseils d'Hervé Bommelaer (appelé le pape du réseau) sont toujours de bon goût ! Aussi, une fois encore, je reproduis son message car, au delà des clics se renseigner est une nécessité !

Le Réseau, ce service de renseignement discret du monde professionnel pour éviter les mauvaises surprises

Olivier arrive au terme d’un processus de recrutement. Le dernier rendez-vous est fixé à 8 heures avec le président de l’entreprise. Arrivé à l’heure, il n’est reçu qu’à 8h40. Une secrétaire, visiblement terrorisée, l’introduit enfin dans l’antre du patron : un homme massif en chaussettes rouge, les pieds sur son bureau, un havane aux lèvres. L’air est saturé de fumée.                          

     — Qu’est-ce que vos parents font dans la vie ?                

     — Ils sont fonctionnaires.                             

     — Hum, cela commence mal.

L’entretien est ponctué d’appels téléphoniques auxquels le président répond systématiquement, ponctuant chaque échange d’invectives et d’humiliations. Au dernier appel, il conclut d’un soupir enfumé : « Je suis entouré de crétins. »                         

Quand Olivier, que je croise à la sortie d’une conférence d’Alumni de son école d’ingénieurs, me raconte cette histoire, je lui demande s’il s’était renseigné sur ce dirigeant avant de le rencontrer. Il me répond : « J’ai juste regardé son profil LinkedIn, il n’y avait pas grand-chose. »                            

Je lui réponds qu’il aurait dû interroger le Réseau.    

L’erreur du néophyte

Avant tout rendez-vous important — que ce soit dans le cadre du Réseautage ou d’un recrutement — il est essentiel de se renseigner sur la personne que vous allez rencontrer et de faire, en quelque sorte, une due diligence relationnelle. C’est ce qu’explique fort justement Reid Hoffman, le créateur de LinkedIn, dans son livre « The Start-up of You ».    

Thomas, par exemple, a sollicité un coach bénévole dans le cadre du Réseau pour obtenir des conseils sur sa recherche d’emploi. Il en est ressorti abattu : le coach a piqué une colère et lui a expliqué, sans ménagement, qu’il faisait tout de travers et qu’il n’aurait jamais dû oser venir le rencontrer avec un CV, un profil LinkedIn et un pitch aussi lamentables. Mauvaise pioche : Thomas est tombé sur un nuisible.                             

Dans un recrutement, c’est pire encore : un patron toxique peut transformer une belle opportunité en cauchemar professionnel, en descente aux enfers. Or, il existe un moyen simple, humain et terriblement efficace d’éviter ces pièges : utiliser le Réseau comme service gratuit et discret de renseignement.                         

Le Réseau pour comprendre les personnes derrière le poste

Les profils LinkedIn sont lisses, polis, aseptisés. Ils ne disent rien du comportement réel, des valeurs ou du style de management d’un dirigeant. En revanche, quelques échanges discrets avec d’anciens collègues, partenaires ou clients révèlent souvent bien plus.                      

Le Réseau permet de reconstituer la réputation d’un individu : sa manière de décider, son rapport à l’éthique, à la loyauté, à la reconnaissance. Avant un entretien ou une prise de poste, interroger le Réseau, c’est lever le voile sur la personne derrière le titre. Comme le dit George Orwell : « Le caractère d’un homme se mesure à ce qu’il fait lorsqu’il est sûr de ne pas être observé. »    

Le Réseau pour détecter les signaux faibles d’une entreprise

Les entreprises toxiques ne se dévoilent pas dans leurs communiqués de presse. Certes, vous pouvez obtenir des informations sur Glassdoor, mais ce sont les échanges informels, les conversations entre pairs ou anciens collaborateurs, qui font émerger les signaux faibles : une rotation anormale des cadres, un climat de peur entretenu par la direction, des réunions où les menaces et l’humiliation servent de mode de management, des dirigeants manipulateurs ou instables. Ces indices, apparemment anecdotiques, constituent en réalité des marqueurs puissants d’une culture organisationnelle défaillante. Le Réseau agit alors comme une caisse de résonance : en confrontant plusieurs témoignages, il devient possible de distinguer le bruit ambiant des véritables alertes. À cet égard, le livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet, et le documentaire qu’en a tiré France Télévisions, sont édifiants : ils illustrent à quel point une entreprise peut, comme le poisson, pourrir par la tête, lorsque les dérives managériales ne sont plus questionnées.    

Le Réseau pour comprendre la culture interne

Chaque entreprise possède une culture singulière — parfois séduisante à distance, mais souvent difficile à vivre de l’intérieur. Grâce au Réseau, vous pouvez interroger d’anciens collaborateurs sur ce qui fait réellement la vie au quotidien : le rapport au temps, la place de la hiérarchie, la marge de manœuvre laissée aux équipes. Ces échanges informels livrent une photographie bien plus fidèle que n’importe quelle plaquette corporate. Comprendre la culture avant d’y entrer, c’est anticiper l’adéquation entre vos propres valeurs et celles de l’organisation. A ce titre, il convient de comprendre que, même dans une grande entreprise qui affiche haut et fort ses valeurs, vous pouvez tomber sur un ilot de management toxique lié à un individu indéboulonnable au sein de l’organisation. Ce n’est plus l’arbre qui cache la forêt, c’est plutôt, dans ce cas, la forêt verdoyante qui cache l’arbre pourri.    

Les veilleurs et conseillers

Les chasseurs de têtes disposent souvent d’une bonne connaissance des réputations des dirigeants, car ils rencontrent régulièrement leurs clients et de nombreux candidats. Mais leur information reste partielle car les professionnels en poste ou ayant quitté leur job, sont prudents et évitent, à juste titre, de critiquer ouvertement leurs anciens employeurs.                         

Les outplaceurs, en revanche, entendent tout. Libérés des contraintes de discrétion d’un processus de recrutement, leurs clients se confient sans filtre. Ces professionnels de la transition de carrière deviennent ainsi des observateurs privilégiés des réputations managériales. Ainsi, à titre personnel, cela m’est arrivé plusieurs fois d’alerter un client sur la mauvaise image d’un patron et des risques liés à intégrer telle ou telle entreprise.    

Le Réseau comme garde-fou et accélérateur de lucidité

Se renseigner, ce n’est pas espionner — c’est exercer votre vigilance. Le Réseau n’est pas une base de données, mais un organisme vivant qui partage, prévient et oriente. En sollicitant vos pairs avec bienveillance et discernement, vous accédez à une forme d’intelligence collective. Cette approche vous permet de décider en connaissance de cause, sans vous fier uniquement à un entretien ou à une première impression. Mieux informé, vous choisissez plus lucidement votre environnement professionnel — et vous évitez  des possiblement funestes désillusions.                     

En définitive, il est clair que la communication institutionnelle d’une entreprise masque souvent la réalité. Pour aller au-delà des apparences, le Réseau constitue l’un des rares outils capables de dévoiler la vérité du terrain. Utilisé avec respect et discernement, il devient une véritable boussole : celle qui vous guide vers les bons employeurs, les bons projets, et surtout, les bons patrons.    


Article publié par Hervé Bommelaer sur LinkedIn

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